Entre alpinisme à petits pas et 8a...

Dernière salve de week-ends à rallonge du mois de mai, particulièrement fourni en la matière cette année ! Avant de reprendre du service avec le club de mes débuts, le GUCEM, je retrouve Nathalie qui bat le fer tant qu'il est chaud après son stage dans les Calanques. Elle tient les prises comme rarement et s'offre, entre deux petites courses d'alpinisme de remise en jambes, une dizaine de montées en 2 jours dans des voies cotant entre 6b+ et 6c. Pas mal du tout pour une sudiste de coeur mais malgré tout une parisienne de corps, prisonnière de la grande couronne 5 jours sur 7 ! Respect pour son "commitment" et sa passion dévorante !

De mon côté, mon épitrochléïte qui m'a pourri la vie pendant 2 ans ne se fait plus que très modérément sentir, ce qui est un beau cadeau de Dame nature... et ce qui me permet de flirter à nouveau avec la sympathique barrière du 8a... C'est agréable d'être en forme et de n'avoir mal nulle part n'est-ce pas ? Tous ceux qui ont été embêtés par de petits pépins physiques (et plus encore ceux souffrant de maladies autrement plus graves !) savent qu'il faut profiter de ces moments de plénitude !

Brouillard partout sauf sur l'arête, mais températures fraîches... Une belle journée dans le Vercors sur le Cornafion et sa belle arête Sud
Ambiance un peu austère mais on est seuls, ça change du Gerbier ou du Mont Aiguille !
La longue arête découpe le ciel
Oui, ça souffle un peu !
Le caillou est très inégal, mais bon, ça fait "montagne"... 
Arrivée au sommet
Sourires bright et casques "tête de bite" de rigueur !
Dans le Taillefer, 200m d'altitude au dessus, ce n'est pas la même ambiance: il reste encore un paquet de neige de névé, ce qui rendra la descente sympa et rapide !
L'Oreille du Loup et sa traversée, l'esthétique objectif du jour... Un classique de la région que je n'avais encore jamais parcouru, il était temps d'y remédier !
Au dessus du col de l'Oullière, à droite, le domaine de l'Alpe du Grand Serre que je connais bien pour y avoir pris un forfait saison pendant deux ans !
Dans le jardin du Maître Sylvain Maurin, ready to go !
Caméra embarquée !
Une première dalle un peu technique mais depuis peu équipée de deux goujons judicieusement placés. Ca protègeait (un peu moins bien) sur friends mais cet équipement intelligent est parfait pour des cordées juste au niveau
Idem, ambiance lugubre et solitude assurée... on n'est pas sur la côte d'Azur là !
Quelques beaux passages du gabbro de bonne facture 
Doudoune et gants, ça change de la veille où il faisait presque trop  chaud en falaise !
Descente dans le brouillard à slalomer à vue entre les petites barres...
Plus bas, le printemps reprend ses droits !
La station fantôme de St Honoré - La Chaud, à 1500m... L'histoire passionnante de cet endroit est expliqué en quelques lignes ici

Canaille climb again ?

Avec mes excuses pour ce mauvais jeu de mots, encore non utilisé par les prolifiques (et désormais discrets) ouvreurs de voies de ce massif à nulle autre pareil...

Pour ce week-end à rallonge, le stage de Nathalie dans la Jonte tombe... à l'eau, c'est le cas de le dire. Après quelques jours caniculaires, c'est la pluie et le froid qui sont de retour. Le seul endroit pas trop impacté de l'hexagone? Marseille et son mistral pour une fois salvateur ! Evidemment, il y a foule, c'est le week-end de l'Ascension, il va donc falloir trouver des itinéraires peu connus et/ou suffisamment grimpants pour éviter les colonies de pimpins en mythos-chaussettes du CAF Mont de Marsan-qui-ont-tout-vu-tout-fait et qui rament leur race/mère devant toi...

Ca tombe bien, Nath est plutôt en forme et mes tendinites récalcitrantes semblent me foutre un peu la paix (par quel miracle ça je ne sais pas, mais bon, c'est l'Ascension, le Tout Puissant veille peut-être au grain, qu'il en soit loué...). On peut donc faire 4 journées de grimpe au moins dans le 6b pour confirmer le niveau en hausse de la miss !

Direction la Ciotat, et, pour ce séjour, le Cap Canaille exclusivement. Le dimanche ? Ce sera couennes dures à la grotte de Cessens: 5°C au parking (authentique !!!) et taux d'humidité 200% sous la flotte, le temps tirer sur nos doigts gelés. Mais retour au soleil en images...

Une cheminée en grès d'une extrême beauté au coeur de "Damoclès", pour la longueur au dessus de la vire. Encore une image colorée et magique du Cap Canaille...
Si Nath progresse fort en escalade, il lui reste quelques petits efforts à faire en termes de cadrage photographique... Au départ de "Tord Boyau" avec son pas physique pour quitter le sol....
Beauté, chaleur, mer, non, on ne s'en lasse pas !
Tout le plaisir de la spéléo sans la boue ni la frontale !
Le caillou est bien meilleur qu'il n'en a l'air...
Si si, promis, c'est béton !
Nath se régale, escalade plaisante, qui déroule, et qui défracte la rétine tellement c'est beau !
Vue depuis le Santa Gusta, coucher de soleil magnifique...
On ne se laisse pas abattre, spécialités de la mer pour récupérer !
Le L oublie son cerveau et prend deux chaussons "gauche" pour "Bienvenue chez Damoclès", une grande voie assez exigeante avec deux longueurs en 6c et le reste en 6a ou 6b... Après avoir hésité à se résigner au but et s'être maudit, on se lance en baskets, et au final ça fait très bien. Faut juste serrer les prises plus fort !
Ambiance en tous points exceptionnelle à Canaille, avant d'attaquer le crux physique et terriblement gazeux du surplomb en poudingue
Le L à l'enchaînement de la longueur clé avec ses "skets-ba", assuré par Nath et immortalisé par Seb Mayou, collègue guide pyrénéen, qui se trouve au relais d'avant. Merci à eux deux !
Nath, qui a remarquablement enchaîné le 6c technique sous la vire, finit cette fois par exploser sur les galets plein gaz du crux. Que de progrès cependant, et que de perspectives réjouissantes pour la suite !
Relais dans la petite grotte avant la dernière (grande) longueur. Au moins, en babouches, on n'a pas mal aux arpions !
Seb shoote Nathalie qui s'envole pour me rejoindre sur le plateau sommital. Heureuse d'avoir torché cette voie mythique du Cap !
"Ciao Bella", encore une réalisation magnifique, entre 6a et 6c
Nath au coeur de L1, longue de 20 mètres mais très gazeuse
Encore une version du "il est beau et il le sait", pour faire plaisir au M :) Notez le bonnet et le coupe vent, à comparer avec l'ambiance fournaise de l'aprèm, par la suite...
La très belle, gazeuse, et technique traversée en 6b+ dans le haut de la paroi: un bijou de placement !
Nathalie s'en extrait avec des bouteilles tenaces
Pique nique contemplatif au dernier relais, les pieds dans le vide
Quel plaisir de voir Chantal retrouver le caillou après ses pépins physiques hivernaux ! Hola chica !
Alors qu'il fait décidément trop chaud pour grimper (à comparer avec le L en bonnet et veste 3h plus tôt !), Pompon et son débile acolyte se décontracto-relâchent pour la photo !
Fin de journée peinarde sur le petit port de Cassis, avec Chantal et Pompon...
Grâce à nos amis Ciotadiens, on passe un moment très sympa sur le "Irène VIII", bateau de course datant de 1935, techniquement dans son jus (pas de carbone...) mais magnifiquement restauré et entretenu !
Après avoir cuit au secteur des Emigrés, c'est l'heure de la glace !


Pluie, froid, brouillard, pas de quoi arrêter les motivés ! Avant de remonter sur Paris, Nathalie travaille un beau petit 6b+ qui passera dès que le thermomètre affichera deux chiffres, et le L plie le 7b des "Rastas" qu'il avait raté d'un poil de cul flash et à froid lors d'une visite précédente à cette belle grotte. La suite au prochain épisode !

Let my people go climbing !

Petit clin d'oeil amical à Yvon Chouinard, légende ricaine de la grimpe au Yose et fondateur de Patagonia, pour ce titre un poil prétentieux et racoleur je le concède... Mais si les gens allaient grimper un peu plus, le monde ne se porterait-il pas mieux ?

Comme me l'a souvent dit Sylvain Maurin, maître rochassier, "plonger sa main dans un sac à magnésie, serrer une arquée et fixer son regard sur la suivante, c'est ma vie !". Comment lui donner tort, l'escalade est un sport ingrat et terriblement dur pour le mental, mais tellement gratifiant quand on est en canne et qu'on broie les prises, que les mouvements sont fluides, que le bassin décrit une courbe douce, que l'on est bien dans sa tête et au dessus des points !

Je vais vous faire une confidence: dans ma vie d'adulte, le plus beau petit cadeau égoïste que je puisse me faire pour me sentir bien, c'est de clipper le relais d'une voie d'escalade à mes limites, enchaînée après un combat "à mort" où la réussite n'a tenu qu'à un fil. Ca me laisse sur un petit nuage, apaisé, pendant au moins... deux trois jours. Après, il est temps de passer à un autre projet...

Bon, côté ciel, entre le printemps, l'été, l'hiver, la météo hésite encore, et l'on passe de l'un à l'autre sans transition. Sûrement une conséquence du dérèglement climatique, je laisse les scientifiques expliquer cela, et me cantonne à mes constats de simple arpenteur vertical...

La neige a fondu fort, les grosses quantités de l'hiver ont pris une méga claque avec les épisodes de foehn et les températures estivales qui se sont succédés. Bref, l'envie de grimper est bien de retour, et c'est sur le caillou qu'il convient de s'exprimer en ce moment ! Préalpes, Corse, Calanques, tout est bon pour tirer sur les boudins, dérouler dans de belles grandes voies ou travailler les projets de niveau max ! Quelques images d'avril et début mai...

La main du guide, enfin libérée des gants moites de l'hiver, sèche à grands coups de magnésie, de souffle de la collante, et respire enfin un peu !
U tafonu di u compuleddu, sans le monde du mois d'août... Un bel endroit finalement sans les hordes de grassouillets aux birkenstocks et chaussettes :)
Quelque part à Bavella, toujours un des plus beaux coins de la planète...
Le Flamboyant contre le Soleil, dans une partie plutôt équilibrée de qui éblouira l'autre :)
Secteur 3G pour une trop rare session avec l'ami Carlos, grand équipeur du massif devant l'éternel. Merci à Adrien pour ces belles créations, dont ce superbe 7a "Le mirador de St Sauveur" ou encore le petit 7b très technique et fin que nous avons pu cocher tout à droite du site
"U mio mondu, u mio mondu hè quì" chantait Petru Guelfucci...
Un des projets du moment... avec la sortie directe, on est au moins à 8a+/8b, trop dur... La variante de gauche tout en haut permet de rendre l'itinéraire beaucoup plus abordable, juste aux portes du 8ème dégré !
Rochefort Samson, magnifique petit massif aux portes de la Drôme...
Une bien belle vasque...
On pourrait le croire, mais cette voie dans les gorges à Rochefort n'est pas (si) herbeuse que cela !
Une cordée à l'oeuvre en face... 
Une de plus en moins pour Nath et moi !
La neige fait un peu de résistance aux Petit et Grand Som 
Un vert très "Tchernobyl", taux d'humidité 200% ici !
Du beau caillou pour une Chartreuse bien verte !
C'est chouette !
Nath is back ! Après des tentatives dans les 6c Pancrassiens, promenade verticale en grande voie plus facile...
Rappels gazeux...
Des dalles pas toujours bien protégées à la Cochette... Nath en moul', tranquille
Visite émouvante au Jorjane, la DZ officielle des BASEux de la Bourne dont j'étais... J'y retournerai pour rouler à moto avec Georges, promis !
Nath est parfaitement calée en remontée sur corde et auto-sauvetage: on va donc pouvoir aller taquiner les dévers sérieux du Grand Draïoun !
Grande voie  en mode "Papa et Maman", une première depuis la naissance de Valentin: ça fait plaisir de voir Virginie reprendre de la hauteur sur le caillou !
Virg soigne la pose des pieds sur le pilier sommital plein vent en doudoune... Difficile de se croire en mai !
Une escalade au coeur de la Chartreuse se conclut forcément à la Flambée, avec un petit menu vegan-bio-régime ! Si on fait pas 8b, on saura au moins pourquoi !