Escalades automnales dérogatoires

Après le succès du premier opus "Le Confinement" au printemps dernier, toute la troupe du "Stupid" remet le couvert avec une suite très attendue du plus grand spectacle de l'année: "Le Confinement font du ski"... Je ne me lancerai pas ici dans une diarrhée verbale dont j'ai le secret et dont j'ai déjà généreusement arrosé les réseaux sociaux. Une vraie golden shower pseudo-philosophique...

On peut faire et refaire le match sans fin sur la pertinence, la logique, les conséquences des décisions prises par nos dirigeants. Pas l'envie ni l'énergie de vous ennuyer avec cela, si cela ne vous... ennuie pas :) 

Toujours est-il qu'à défaut d'avoir eu le droit de guider mes clients en cette période trouble, notre grand Moufti a eu cette fois, dans son infinie bonté, l'immense générosité de laisser vagabonder les pros à leur guise. Oui mais entre eux hein, parce que si on grimpe avec un collègue, on ne craint rien, alors qu'avec un client, on chope le Covid de suite et zou, tout le monde en Réa ! Bon j'arrête, j'avais promis de ne pas commencer. Quitte à ne pas bosser donc, autant s'entraîner un peu et profiter des belles journées dehors qui font qu'on a choisi ce métier: la passion de l'extérieur, de l'élément, "quoi qu'il en coûte" comme dirait le premier de la classe à raie sur le côté qui a épousé sa mère...

Voici donc quelques photos rougeoyantes d'un automne exceptionnellement sec, propice au broyage d'arquées, sous le signe de la confraternité et de l'amitié. Enjoy, rétrospectivement, maintenant que tous peuvent plus ou moins faire pareil, modulo quelques petites entorses sur leur attestation auto-rédigée. C'est de bonne guerre !
Mon grand ami et collègue Ben, récemment installé à St Pan, est désormais chez lui ! Fin d'échauffement dans une belle classique en 6c+ old school à la grande muraille, avant d'aller se putrifier les doigts dans les voies dures plus à gauche...
Belledonne s'embrase au crépuscule, en début d'automne, après la neige va disparaître !
Echauffement à St Pancrasse au secteur Dôme, de grandes et belles longueurs sur prises Lego avec une vue 5 étoiles...
Calage et enchaînement de grandes sections dans "Chasseur de prises" pour Ben et votre serviteur, un 7c d'époque très technique. La séance d'enchaînement va sauter avec quelques mètres cubes de caillou à Tétard, entraînant la fermeture du quartier... Fuck !
Magie Pancrassienne...
Test d'une nouvelle semelle de rando "Davos" pour l'ami Christophe du Chausse Montagne: super gomme plutôt tendre qui va très bien sur rocher sec malgré l'absence de "Climbing zone". Il faudra y remédier. En rando automnale c'est très bien quand le terrain n'est pas trop boueux, ensuite les crampons se remplissent assez rapidement et le bilan est un peu moins bon. Prometteur en tous cas, il ne faut pas grand chose pour que ce soit top !
Grimpe torsu nu au soleil du Glésy alors que le matin le jardin est plein de givre et qu'il faut gratter la bagnole... magie de l'automne !
La cascade supérieure du Glésy dans son meilleur jour
Gros footings ou petites randos (au choix) quand il fait moins beau ou que les partenaires de varappe se font moins dispos...
Découverte du Pas de la Branche, probablement l'un des plus techniques de Chartreuse, situé au dessus de mon (nouveau) domicile. Une rando à ne pas mettre sous tous les pieds (ou entre toutes les mains), terrain glissant et expo sur le haut. Mais quelle jolie boucle en forêt !
J'ai même vu un chamois, j'espère que Lionel Tassan est fier de moi :)
Fait chaud quand on trottine même par 3° au parking !
Le Grand Crêt par une pure journée... Allez, qu'on grimpe encore un peu et que tombe la neige, surtout pour refroidir la caboche Elyséenne qui surchauffe et qui veut garder les stations de ski fermées pour Noël...

Isula idea...

Ce titre magique de Petru Guelfucci est immortel, comme la Corse. Quelle que soit la saison, quelle que soit la lumière, ses splendeurs brillent de mille feux. Sous la chaleur écrasante de l'été ou dans l'austérité d'une grise journée d'automne, je suis à jamais chez moi là-bas, et à jamais ébloui. Qu'on y est bien! J'emmène ma cliente fétiche une nouvelle fois à la découverte des trésors minéraux et culinaires de l'Alta Rocca, ma région d'adoption. La Castagniccia, encore plus chère à mon coeur, est, en sa défaveur, moins bien lotie niveau caillou, peccatu !

Pour finir le petit compte rendu "au fil de l'eau" sur les réseaux sociaux, voici un dernier regard sur deux petites semaines magnifiques, avec du beau rocher à se mettre sous les doigts et de la "bona roba nustrale" à se mettre sous la dent !

         
Des gargouilles granitiques qui ont fait la légende des lieux...
Vue orientale depuis l'Auberge, spectacle toujours aussi fascinant...
Le col de Bavella, peut-être le plus bel endroit du monde...
Paterla Nera, un joli secteur de couenne exigeant de l'école du Col
Grand beau et chaud, rassurez vous, ça ne va pas durer, on va prendre une semaine de froid (3°C au col avec du vent en rab !) et de pluie...
Nathalie donne le maximum dans un 6c+ vraiment pas donné (anciennement 7a sur les topos, je me demande ce qui lui vaut cette rétrogradation
"Alpinmuppets", suggestion des chefs Carlos et Thierry, à la Punta di l'Arghjettu. Superbe escalade en TA
Le L avec des gants de fissure, histoire de transpirer de la paume quand on arque les cristaux sur les bords ! :)
Nath tente une sortie directe dans le très beau et gazeux 6a de L6
Le soir, coucher de soleil un verre à la main dans le jardin, ça n'a pas de prix...
Bien des années plus tard, retour sur le Velacu pour une voie jadis parcourue avec Virginie. Les quelques points ont bien vieilli, mais la solitude et la sauvagerie du quartier sont indemnes
Nathalie arrive plein vent au sommet du Velacu, belle ambiance
L'incontournable arche
Il rigole mais il ne va pas tarder à prendre un but, même en contrebas du col: troppu ventacciu... des rafales à 100km/h ce n'est jamais bon en grande voie... 
Couenne à la Vacca, superbe petit secteur au caillou parfait
Journée "de repos" des doigts pour Nathalie, direction la très sauvage Punta Malanda. L'occasion, à l'approche, de remonter la Purcaraccia, le plus beau canyon de l'île, surtout quand il est totalement désert comme c'est le cas en ce moment !
Ces vasques émeraude sont vraiment à couper le souffle, on a beau connaître par coeur, ça fait toujours quelque chose...
Fin de la partie de sangliérisation, Nathlie attaque la calotte sommitale en rocher compact

80m sous le sommet, nous trouvons le drône perdu par l'ami Bertrand Delapierre deux jours plus tôt, lors d'un tournage pour Arte avec Steph Bodet et Jeff Andreucci. L'occasion de les croiser à l'Auberge, et le plaisir de leur annoncer que leur bébé volant a été retrouvé, sain et sauf !
Le plaisir d'une assiette de charcuterie (quotidienne, fuck les nutritionnistes et autres peine-à-jouir) après l'effort
Lactatisation des avant-bras dans un joli petit 6b+/6c aux 3 Caves
Seules les falaises proche de la mer sont grimpables dans ces jours de mauvais en montagne. Ici Nath dans le grand mur de Conca, remontant un dièdre de grande classe
Clou du séjour: Nathalie enchaîne au 1er une superbe petite dalle en 6c (plutôt discount mais le topo dit 6c alors c'est 6c): bravo à elle !
En pré-grille au Bikers Caffè à Purtivechju avec Rudy, le Marc Marquez du Sud Corse. Merci à lui et à Lisandru de m'avoir accompagné vers Ajaccio, de bien belles courbes et du plaisir partagé !

Songe d'une nuit d'été...

Le monde semble s'emballer, devenir fou, la vague "Covid 19" emporte tout sur son passage: des vies humaines, l'économie de pays entiers, et aussi la raison, chez beaucoup d'entre nous. Au milieu de tout ça, les saisons se dérèglent, la météo s'emballe. On passe de l'été à l'hiver en 24h, avant que l'automne ne reprenne progressivement sa place. On se croit enfin revenu à la normale et c'est le moment choisi par Alex (pas la célèbre taulière de Cordéo non, la tempête, tout autant redoutable ceci étant) pour saccager le Sud de la France et sinistrer durablement un arrière pays Niçois habituellement si paisible...
 
Alors je me souviens, comme on dit au Québec. La fin des années 2000, ce que la vie était belle. Pas de contraintes, des belles saisons pro dans les eaux turquoises de Bavella, barboter ou grimper, il n'y avait que cela à l'horizon. Aujourd'hui, tout s'est accéléré, on peut dire qu'un jour ou l'autre, la vie vous rattrape. Me voici pris dans son tourbillon à mon tour, et je m'efforce de prendre le temps de jeter un oeil dans le rétro sur les dernières semaines écoulées. Pour ne pas que mon existence ne m'échappe sans que je n'y puisse quoi que ce soit. 

Voilà donc quelques images de la céleste nature que nous avons la chance de pouvoir parcourir, découvrir, sentir (pour ceux qui ont encore le luxe d'avoir un odorat en état de marche, ce qui n'est plus mon cas depuis des mois, merci Covid :), bref apprécier. Louons la jouissance que procure le plein air, sous toutes ses formes, vraiment.

Pour combien de temps encore ? Nul ne le sait, alors prenons ce qui est à prendre, comme disait Rocco Siffredi...

Vue panoramique éblouissante dans les Ecrins, malheureux sont les gens qui n'ont pas eu le bonheur d'évoluer au moins une fois en montagne !
Rateau W, une belle course facile mais très esthétique, à portée de tir des remontées de la Grave

Première rencontre avec l'excellent Sylvain Thiabaud, nouveau collègue de mes amis de 20 ans (voire davantage) Manu Tessanne et Thierry Gérardin sur la fac de Grenoble.  Avec lui, on ne sera plus jamais en manque de biceps ! Pour les cheveux en revanche, il n'est pas mieux loti que nous autres guenilles... :)

Sommet d'Ailefroide Orientale pour Nathalie, qui a damé le pion à tous les jeunots qui nous ont sucé la roue à longueur de journée ;) (voilà ce qui arrive quand on bâcle le repérage la veille :)
Rencontre surprise et plaisante avec l'ami Charles, avec qui j'avais préparé l'Aspi voici une douzaine d'années. Ce fichu beau gosse n'a pas changé d'un pouce, l'est énervant le bougre ! Une belle occasion de faire une pause lors de l'éprouvante montée à l'Aigle, salut l'ami !                 

Sommet de la Meije Orientale, par une parfaite matinée d'été. L'orage n'arrivera qu'à midi, on sera depuis un petit moment dans la vallée déjà, ouf !
Sur les pentes de la Meije orientale, excellentes conditions estivales
Le refuge de l'Aigle est le plus charmant des Alpes, c'est un fait avéré qui ne souffre aucune discussion. Les personnages qu'il abrite ce soir-là en sont dignes. Messieurs, voici Erin, guide Américaine victime d'un magnifique hold-up du non moins handsome Benj Ribeyre... Un parterre de stars on vous dit !

Vue époustouflante depuis l'Aigle... comme Bavella ou le Wadi Rum par exemple, impossible de s'en lasser !
Vous avez dit Stars ? Votre humble serviteur a fêté son anniv en refuge en compagnie de l'ultra sympa mais néanmoins supersonique "TGVédrines", jeune chien fou à l'insondable talent et au rythme qui se mesure en "Mach" ! Cet été, entre deux grandes courses avec client, il a quand même réussi un hypno-hallucinant 4h38 pour faire La Grave-La Grave, en passant par la Meije... Les connaisseurs apprécieront, ou pas, tellement c'est renversant. Sans son fameux parapente, sans rappels installés dans la descente du Grand Pic, bref, avec ses guibolles, ses mains, ses 4 poumons... Chapeau bas mec, tu es une véritable fusée !

Les glaciers de l'Oisans ne sont pas tous moribonds... certains font encore bien peur, on s'encorde loin, et on fait des noeuds (pas qu'au cerveau) !
In casa, u più bellu pasee di lu mondu, u Petricaghju d'Alisgiani

Un des plus beaux paysages du monde, depuis l'arrière cour des amis Antho et Greg, à l'Auberge...

Journée de travail parmi (tant) d'autres dans le fabuleux canyon du Pulischellu...
44 ans révolus, on saute encore de haut, pour essayer de se convaincre que l'on ne vieillit pas... Il n'y a que moi pour y croire ?

Il n'y a que des Pinzutoni diplômés pour oser nommer un secteur de Belledonne "Petite Corse"... pourtant, sur cette photo (et sur celle-ci seulement), le doute pourrait presque être permis..
Nathalie dans le paysage enchanté de "la Petite Corse", tout est typique, comme chez nous ! Le caillou, les pins... et le sale village industriel sur la Romanche 1000m dessous, on en parle ?.... Mi chì pinzutacci chè !

Changement d'ambiance, il tombe 60cm en 24h fin septembre dans l'Alpe: direction le Beaufortain avec le collègue Jules, dont c'est le jardin !

Encore une histoire de beaux gosses, ça devient lassant... :)
Premières courbes, mais surtout l'occasion de papoter à un rythme de sénateur avec l'ami Jules, un plaisir trop rare en saison !

Au dessus: l'hiver, en bas, l'été ! Et maintenant ?