Le bel alpinisme classique pour thérapie...

Etre tenu éloigné des cimes pendant longtemps provoque des effets secondaires indésirables chez les alpinistes, ou prétendus tels. Je n'échappe pas à la règle: énervement, manque de recul sur le monde, sentiment d'inutilité, de non appartenance... bref les prémices indiscutables de ce qu'un employé de France Telecom appellerait sans aucun doute une grave dépression...

Pour remédier à cette longue descente aux enfers comparable au choc que subit ce même employé en apprenant qu'il va devoir passer de 28 à 35h hebdomadaires, une seule solution: retourner en montagne! Et le ciel s'éclaircit subitement !

Un mois à peine après ma seconde opération du genou, ça va plutôt bien. Ma fidèle cliente Nathalie, qui était là lors des crunch méniscaux qui m'ont diminué/arrêté presque un an, est la compagne de cordée toute trouvée pour regagner la haute montagne.

L'oxygène rare et le milieu qui s'y rattache permettent de se repaître de sensations pures et authentiques: la faim, la soif, le sommeil, la tension (sans forcément aller jusqu'à la peur). Ces signaux ont une ampleur toute particulière loin du confort rassurant de la cité.

Une course en montagne commence souvent par la petite inquiétude chronique quand sonne le réveil au tréfonds du dortoir moite d'une cabane perchée, alors que la nuit a encore de longues heures devant elle...

Florilège de jolies courses classiques qui m'ont permis de (re)devenir un homme meilleur en me faisant évoluer dans un environnement pur et puissant...

La haute montagne résumée en une image... Le Gornergletscher sur fond des 4000 Valaisans
Un sac, une corde, une (belle) montagne: la base !
Les couleurs de l'aube...
La rimaye en face Nord de la brèche de la Meije
Un bon look de débilos pour débuter ces nouvelles aventures !
L'arête NE du Rateau E, un superbe itinéraire sauvage made in Oisans
Nathalie se rétablit sur l'arête depuis le glacier au prix d'une longueur "corde à noeuds" bien raide
La Reine nous surveille... L'ami Thierry Vescovi, du bureau de Méribel, y est accroché quelque part au même moment !
Vue vers le Sud, magique !
En Nord, on distingue le village de la Grave, loin, très loin...
Contraste saisissant avec le retour à la vie "d'en bas" au vallon de la Selle
Pause café incontournable après une nuit au refuge de la Selle où l'orage nous a cueillis !
Un peu de joli caillou à la tête de la Maye, une première pour Nathalie
Je n'avais pas grimpé là-bas depuis 15 ans au bas mot, c'est toujours aussi beau !
On bascule en haute montagne à nouveau, direction le refuge Quintino Sella dans les Mont Rose. Le bellâtre vieillissant a un petit quelque chose de Damien Fillon vous ne trouvez pas ?
Les cordes sécurisant l'arête menant au refuge depuis Staffal
En route vers le Castor !
La très belle arête SE du Castor, munie d'une bonne trace
Nathalie arrive au sommet du premier des jumeaux
De belles crevasses un peu partout sur ces glaciers géants
Le lendemain, départ pour une course bien plus sérieuse: la mythique et sublime traversée du Liskamm...
Premières arêtes effilées pour arriver au mur raide qui sera tout en neige, modulo 50m de glace dans le haut
Panorama unique: Cervin, Obergabelhorn, Zinalrothorn, Weisshorn, etc...
Il fait très froid avec le vent qui souffle sans ménager sa peine, l'onglée guette...
L'ami Thierry Pastore ("amicu Pastore" pour les fans des Surghjenti...) et son client, dans le froid matinal
On quitte la face raide pour débarquer sur l'arête menant au sommet W. Le soleil nous y attend, pas la chaleur !
Depuis le sommet W, un aperçu de ce qu'il reste à parcourir... Une belle arête tantôt rocheuse, tantôt neigeuse, où la concentration doit rester maximale... Au total 2.5km de difficultés
Nath dans les rochers, facile !
Le sommet E, à 4527m. Au loin à gauche, le Signalkuppe et le refuge Margherita où nous sommes attendus. Il reste un peu de chemin, et surtout une descente technique 
Course rondement menée, on a le sourire !
Jolis séracs à la descente du sommet E
La face N du Liskamm, ourlée de la plus belle course d'arête neigeuse des Alpes, que l'on vient de terminer
Petite, mais costaude ! Celle là est sans fin !
Rifugio Margherita, 4559m, le plus haut d'Europe. Notre belle acclimatation nous permet d'y passer un séjour dénué de tout inconfort hypoxique
Coucher de soleil grandiose...
... on ne s'en lasse pas !
Réveil "en terrasse", mais pour le petit dej, on rentre à l'intérieur !
Mise en jambe avec le Zumsteinspitze, à proximité du refuge
Nathalie au sommet, 4563m, son plus haut après le Mont Blanc
Petit moment de contemplation au lever du jour...
Sommet de la Pyramide Vincent, un dernier 4000 pour la route, que ces glaciers sont beaux ! Puissent nos enfants profiter de leur beauté avant qu'ils ne fondent (et/ou ne s'effondrent) complètement...
Le glacier du Lis, blindé de pots monstrueux !
Rifugio Cità di Mantova, 3500m: le temps d'un bon café, on est en Italie bordel ! Et maintenant, un jour de repos bien mérité après de belles journées entre ciel et terre !

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